Le cercle historique
 
Buissonville
 

 

 

 

 

 

Rochefort, une Ville qui vit…

 Rochefort (Belgique) est situé en Famenne, à l’orée de l’Ardenne, non loin de Marche-en-Famenne et Ciney. 

L’entité comprend les localités d’Ave-et-Auffe, Belvaux, Buissonville (avec Forzée et Navaugle), Eprave, Han-sur-Lesse, Havrenne, Jemelle (avec Lamsoul), Lavaux-Sainte-Anne, Lessive, Montgauthier (avec Briquemont, Frandeux et Laloux), Villers-sur-Lesse (avec Genimont, Jamblinne et Vignée) et Wavreille.

 

Tourisme

Rochefort, connu pour son célèbre Festival du Rire, est une ville touristique par excellence.  Ses nombreuses attractions permettent de passer des journées inoubliables.  En voici quelques-unes :

-       Han-sur-Lesse : ses grottes, le musée de la vie paysanne et des métiers oubliés, la réserve d’animaux sauvages, le speleogame, le musée du monde souterrain…

-       Jemelle : le Centre d'Animation Permanente du Rail et de la Pierre.

-       Lavaux-Sainte-Anne : son château, ses trois musées, ainsi que la zone humide qui s'étend à ses alentours.

-       Navaugle (Buissonville) : l’autrucherie du Doneu. 

-       Rochefort : la villa gallo-romaine de Malagne, la grotte de Lorette, les vestiges du château comtal, le Parc des Roches avec sa piscine et son mini-golf.  N’oublions pas l’abbaye Notre-Dame de Saint-Remy, célèbre pour sa trappiste de Rochefort, l’église est accessible.

-       Chevetogne : le Domaine provincial avec ses allées enchanteresses, ses jardins, ses espaces de jeux, ses terrains multisports (tennis, basket, mini-foot, football), sans oublier la piscine chauffée. 

 

L'Hôtel de Ville - Rochefort

Hamerenne

Han-sur-Lesse

Ave-et-Auffe

Gastronomie

Rochefort est aussi connu pour sa trappiste de Rochefort.  D’autres bières méritent d’être connues comme la Berwette et la Meuuh (Confrérie du Busson) ou la Blonde de Han.  N’oublions pas le fromage et le beurre de Rochefort.

 

Economie

De nombreuses entreprises compétitives sont installées à Rochefort.  Quelques places sont disponibles au zoning industriel : avis aux amateurs…  Rochefort dispose aussi d’un secteur Horéca performant.

 

Histoire

 

Rochefort et sa région ont un riche passé historique.  Passionné d’histoire locale, c’est cette facette de Rochefort que je souhaite vous faire découvrir.

En 1993, paraissait le tome n° 1 de l’ouvrage L’entité de Rochefort à la belle époque.  Edité par Amand COLLARD, Philippe COLLIGNON et Jacky BERG, il a très rapidement été épuisé.  Je propose de le mettre petit à petit sur ce site, suivant mes disponibilités.

A de nombreuses reprises, on cite des personnes qui vivaient au début des années 1990.  Il est bien entendu que depuis lors, la vie évolue et de nombreuses légendes doivent être adaptées.  Vos remarques et informations sont les bienvenues.  Si vous le souhaitez, je les ajouterais en dessous des textes présentés, avec bien entendu les références de l’auteur des remarques.

Enfin, cet ouvrage a été déposé au Dépôt légal de la Bibliothèque royale de Belgique.  Il est interdit de le copier ou de placer les textes et les photos sur un site Internet.  Toutefois, en citant les sources, il peut être utilisé pour les travaux scolaires.

Pour les personnes intéressées, je les informe que le tome n° 2 de  L’entité de Rochefort à la belle époque est toujours disponible et qu’il comprend bien entendu d’autres photos et d’autres textes.  Pour plus d’informations, cliquez ici.

 

Je vous souhaite une bonne balade dans les rues de l’Entité de Rochefort.

 

ROCHEFORT : de la préhistoire à la Révolution française...

         Le 1er janvier 1977, le plan de fusion des communes proposé par M. Michel, Ministre de l'Intérieur, entre en vigueur.  Il ne reste que 589 communes sur les 2663 existants auparavant.

         L’entité de Rochefort comprend Ave-et-Auffe, Belvaux, Buissonville (avec Forzée et Navaugle), Eprave, Han-sur-Lesse, Havrenne, Jemelle (avec Lamsoul), Lavaux-Sainte-Anne, Lessive, Montgauthier (avec Briquemont, Frandeux et Laloux), Villers-sur-Lesse (avec Genimont, Jamblinne et Vignée) et Wavreille.

 

C’est une petite partie de l’histoire de ces localités que nous allons découvrir.

 

LA FAMENNE

La Famenne est une région naturelle, située entre le Condroz et l'Ardenne.  Primitivement, la Famenne entière était couverte de forêts.  Toutes les petites vallées ont depuis longtemps été converties en prairies à foin et les plateaux fertiles, comme le Gerny, en cultures.  Le mot Famenne apparaît pour la première fois dans un texte de 862.

 

PERIODE PREHISTORIQUE

(Jusqu’au 2ème siècle avant J-C)

          Dans les temps les plus reculés, la Meuse était un fleuve immense.  Sa largeur atteignait 12 km à la hauteur de Dinant.  L'emplacement des villages de Behogne, Jemelle, Lessive, Eprave, Han-sur-Lesse était recouvert par un large courant d'eau.  Nos régions furent occupées entre les années 10000 et 4000 avant notre ère, comme l'indiquent les renseignements fournis par de nombreuses découvertes archéologiques.

          La grotte de Han fut habitée aux alentours de 2000 à 1600 ans avant J-C.  A Eprave on a découvert une grotte sépulcrale ayant servi environ 800 ans avant notre ère.

 

LA GAULE

(2ème siècle avant J-C, jusque 57 avant J-C.)

      A partir du 5ème siècle avant J-C, l'Europe occidentale est envahie par des peuplades celtes et gauloises venues d'Allemagne.  Dans nos régions, la majorité de la population est gauloise.  Notre pays à cette époque est limité au nord par la rive gauche du Rhin et au sud par les rives de la Seine et de la Marne.  Vingt-quatre peuples occupent cette contrée.  Les Tréviriens occupent le Luxembourg et la région de Trèves, les Condrusiens : le Condroz et les Pémanes sont les habitants de notre Famenne.  

Les anciens Belges nous ont laissé des restes d'oppidum (lieu de refuge habité lors des attaques de l'ennemi), à Han-sur-Lesse, au lieu-dit "Chession" et à Belvaux, au lieu-dit "Sul Chestay".  On a aussi retrouvé dans la région des marchets ou tumulus (sépultures humaines) qui consistent en un amas de pierres recouvrant un squelette.

 

LA DOMINATION ROMAINE

(De 57 ans avant J-C à ± 400 ans après J-C) 

Lors de la conquête de la Gaule par Jules César, les Eburons (dont le chef n'est autre que le célèbre Ambiorix) et les Pémanes sont exterminés.  Vers l'an 8 avant J-C, les Tongres, peuplade germanique, s'installent chez nous : Tongres devient la capitale politique de nos régions.  La paix revenue, apparaissent une multitude de domaines agricoles qui seront à l'origine de la plupart de nos villages.  Les propriétaires résident dans une villa et les travaux sont réalisés par des esclaves.  

Deux grandes voies romaines traversent notre contrée et se croisent à la "Croisade" près de Han-sur-Lesse.
La voie romaine Reims-Cologne passe aux abords de Wellin, Halma et Auffe.  A Han-sur-Lesse, elle traverse la Lesse à l'emplacement du vieux château.  Elle remonte ensuite vers Hamerenne, descend vers Rochefort, où elle emprunte le gué de la Lomme, au pied de l'église, pour se diriger vers Jemelle puis prend la direction de Hargimont et Marche, via le Gerny.  

La voie romaine Trèves-Bavay passe par Nassogne, Forrières et Han.  A Belvaux elle franchit la Lesse près du vieux moulin, se dirige vers Auffe par la "Croix du Tige", enjambe la Wimbe à Genimont pour continuer vers Lavaux-Sainte-Anne, Revogne et Beauraing.  La plupart des localités importantes de notre région sont installées le long de ces chaussées romaines.  Des voies secondaires relient Rochefort à Eprave, Eprave à Han, et Ave à Revogne.  

De cette époque, subsistent les ruines du château de Malagne appelé aussi Neufchâteau, situé entre Rochefort et Jemelle, le long de l'ancienne voie romaine. Il fut habité par Valentinien 1er qui régna de l'an 364 à 375.  Déjà exploré en 1894 par la Société archéologique de Namur, il l'a été de nouveau intensivement à partir de 1992.  Il est aujourd’hui ouvert au public.  

Il existait aussi le vieux château dit "Dessus Fays", face au château de Malagne situé sur l'autre rive de la Lomme.  Il reste également la forteresse d'Eprave ou le "Chestay", au bord de la Lomme sur la roche "Maulin" dans laquelle s'enfonce la caverne appelée Grotte d'Eprave.  Dans la région, à de multiples endroits, on découvrit des monnaies, médailles, outils, bijoux et autres objets.  

Vers l'an 350, l'empereur romain permet aux Francs venus de Germanie de s'installer dans une région peu habitée située au nord de notre pays.  On estime parfois que c'est du milieu du 4ème siècle que nous vient la frontière linguistique, séparant l'aire d'influence germanique de l'aire romane, le long d'un axe qui part de Boulogne au sud de Bruxelles et à Aubel s'oriente vers le sud pour gagner Martelange et Arlon.  En réalité, rien n'est moins sûr, et les controverses qui divisent les historiens sont d'autant plus vives que ces époques lointaines ne nous sont pas parfaitement connues.

  

LA DOMINATION FRANQUE

      La domination Franque peut être divisée en deux périodes.  La mérovingienne (± 400 à ± 630) et la carolingienne (± 630 à 843). 

Les Francs établis le long du Rhin pillent les villages belgo-romains à plusieurs reprises.  A chaque incursion, un grand nombre de Francs s'installent dans nos campagnes dépeuplées de Famenne et du Condroz et se confondent avec l'ancienne population.  Clovis, roi des Francs, conquiert la Gaule en trente ans et en chasse les Romains.  Clovis se convertit au christianisme en 496.  

Au 7ème siècle, des villes apparaissent.  Elles ont pour origine un monastère ou une abbaye.  Saint Remacle fonde l'abbaye de Stavelot en 651.  Les monastères obtiennent des privilèges et d'importantes concessions de terres.  

Lors de la période carolingienne, le pays est divisé en comtés.  Le Condroz et la Famenne forment les pagi Condrustensis et Falmanensis.  Ces deux pagi faisaient partie du comté de Huy.  

Charlemagne, un des plus illustres rois, succède à son père Pépin le Bref en 768.  A sa mort en 814, son fils, Louis le Débonnaire, prend sa succession.  Il a trois fils, Lothaire, Charles le Chauve et Louis qui à sa mort se partagent l'empire en signant le traité de Verdun en 843.  Notre région se trouve alors sur le territoire de la Lotharingie qui dépend de l'empire d'Allemagne.  

De cette période, il demeure de nombreuses sépultures.  Non loin de la forteresse d'Eprave, au lieu-dit "La rouge croix", on a découvert un cimetière franc et fouillé quelques 800 tombes allant du 5ème au 7ème siècle.  D'autres cimetières francs ont également été retrouvés à Rochefort (Corbois), Ave, Belvaux, Han, Lessive.

 

LE REGIME FEODAL

     La féodalité est le règne des propriétaires fonciers et des seigneurs.  Rochefort, restera sous ce régime jusqu'à la révolution française.  

Après le traité de Verdun en 843, l'état d'anarchie s'installe.  Les rois négligent l'organisation du pays et le pouvoir royal devient inexistant.  Au 9ème siècle, les Normands, peuple venu de Suède, Norvège et Danemark, saccagent les villes et monastères de Belgique et de France.  En 876, un de leur chef, Rollon obtient du roi Charles le Simple, la Normandie à titre de fief.  En 883, Charles-le-Bon, régnant en Allemagne, conclut avec les envahisseurs une paix à la suite de laquelle de nombreux Normands s'établirent dans le pays de la Meuse.  

Au début du 10ème siècle, le pays est divisé en un grand nombre de duchés et de comtés.  La Lotharingie comprend le comté de Hainaut, le duché de Brabant, le duché de Limbourg, le comté de Namur, le comté de Luxembourg et la principauté de Liège. Les villages de Wavreille, Lessive, Eprave, Jemelle, Rochefort, Laloux, Montgauthier, Frandeux, Belvaux, Ave, Lavaux-Ste-Anne, Villers-sur-Lesse, Vignée, et Jamblinne font partie de la principauté de Liège, gouvernée par les princes-évêques.  Les villages de Havrenne, Hamerenne, Han-sur-Lesse, Auffe, font partie du comté de Luxembourg, gouverné par les ducs de Luxembourg.  

Le roi cède aux nobles des territoires appelés fiefs : ceux-ci, ducs et comtes, donnent des parcelles de terres à des seigneurs propriétaires de châteaux qui peuvent aussi partager leurs biens.  Celui qui cède une terre est le suzerain, celui qui la reçoit est le vassal.  

Au 11ème siècle deux grandes abbayes, Stavelot et Saint-Hubert possèdent la majorité des terres de Famenne.  Une abbaye doit avoir un avoué (protecteur) laïc qui se voit confier le port des armes et la justice, rôles dont les moines ne peuvent se charger.  Au 13ème siècle, les avoués locaux sont très nombreux et s'arrogent des droits au détriment des domaines monastiques.  Ces avoués contribueront à structurer la physionomie de nos villages.

 

Le comté de Rochefort 

Vers l'an 1000, Gozelon de Montaigu reçoit en fief de l'évêque, le comté de Huy et l'avouerie de Dinant.  Behogne fait partie des domaines du comté de Montaigu ou Prévôté des Rivières.

 

Montaigu était un ancien château qui s'élevait au bord de l'Ourthe en face de Marcourt ; il fut probablement détruit au 12ème siècle.  La chapelle actuelle St-Thibaut en occupe l'emplacement.  Le premier comte de Montaigu connu, Gozelon, était, semble-t-il, un descendant de Rollon.  

Le comte de Rochefort a pour vassal, entre autres, les seigneurs de Custinne et de Serinchamps.  Pour les terres liégeoises il a pour suzerain le prince évêque de Liège, vassal lui-même de l'empereur d'Allemagne.  Pour les terres luxembourgeoises, il a pour suzerain le duc de Luxembourg, lui aussi vassal de l'empereur d'Allemagne.  

En 1152, Wéry II de Walcourt hérite des villages de On, Thys, Forrières, Hamerenne, Aye, Marloie, Jemeppe, Hargimont, Humain et Sinsin Haute.  Suite à une contestation sur cet héritage, Thierry III, comte de Rochefort, cède en 1317 les villages de Aye, Marloie, Jemeppe, Hargimont, Humain et Sinsin à Jean, roi de Bohême, comte de Luxembourg.  

En 1494, l'empereur Maximilien I érige en comté la seigneurie de Rochefort.  Le comté comprend les villages de Rochefort, Behogne, Lessive, Ciergnon, Houyet, Ardenne, Erhet, Frandeux, Ambly, Havrenne, Jemelle, Lamsoul, Azimont, Falen, On, Thys, Forrières et Hamerenne.  

Au 17ème siècle, notre région est la proie de pillages, passages d'armées et dévastations diverses.  Pour se protéger, des fermes fortifiées sont construites un peu partout.  

En 1681, le comté devient français et vassal de Louis XIV.  Il dépend du comté de Chiny.  La paix revenue, en 1697, le comté de Rochefort retrouve sa situation antérieure.

Pour notre pays, la fin du 18ème siècle est une période très agitée : révolution brabançonne, révolution liégeoise sans compter les guerres entre la France et l'Autriche.

  

La prévôté de Revogne 

Engon de Revogne, cité en 930, est le premier seigneur connu de Revogne.  Il possède les villages de Revogne, Honnay, Villers et Jamblinne.  Vers 1150, la seigneurie de Revogne est achetée par Henri de Leez, évêque de Liège.  Au sommet de sa puissance, la prévôté de Revogne comprend pour notre région les villages de Vignée, Villers-sur-Lesse, Jamblinne, Lavaux-Sainte-Anne, Ave, Belvaux, Wavreille et Bure.

 

Pour des raisons mal définies, ce domaine est morcelé au 14ème siècle.  En 1559, Everard de Mérode devient Prévôt de Revogne, seigneur de Lavaux et d’Ave.  Le prévôt, officier de justice, exerçait au nom du prince de Liège.  Celui-ci avait reçu la prévôté en engagère (moyennant payement).

 

La mairie de Ciney 

Les villages de Jamblinne, Vignée, Montgauthier et Laloux forment chacun une des trente-deux hauteurs de Ciney.  Ces seigneuries hautaines sont complètement indépendantes de Ciney au point de vue judiciaire.  Sous le rapport politique et administratif, elles dépendent du grand bailli du Condroz.  En temps de guerre ou de trouble, les habitants des trente-deux hauteurs forment un seul corps avec ceux de la mairie.  Notons que Navaugle fait partie de la mairie de Ciney.

 

L'histoire paroissiale 

Dès le 3ème siècle, les missionnaires évangélisent nos contrées.  Au 4ème siècle, la Famenne est comprise dans le grand diocèse de Liège, avec Tongres comme capitale.  Celle-ci est déplacée à Liège au 8ème siècle.  

En 747, Carloman, roi Carolingien, donne à l'abbaye Saint-Remacle de Stavelot une grande partie de la Famenne.  L'abbaye de Saint-Hubert reçoit aussi diverses donations.  Plus tard, le chapitre liégeois de saint Pierre et l'abbaye Saint-Remy acquièrent des terres de Famenne.  

C'est Notre-Dame de Huy qui a le plus d'influence en Famenne, où elle fonde la première église de Behogne vers le 7ème siècle.  Les souverains Carolingiens rendent la dîme obligatoire vers 750.

Au 6ème et 7ème siècle, les premières églises en Famenne se multiplient.  Parfois, ce ne sont que des simples oratoires primitifs dont certains deviendront paroissiaux.  Au 9ème siècle, débute l'organisation des paroisses et des doyennés : ces paroisses primitives sont en gros calquées sur les domaines existants.  

Behogne devient un doyenné.  Celui-ci comprend les paroisses primitives de Behogne, Serinchamps, Heure, Humain, Waha, Hargimont, Montgauthier, Hour, Villers-sur-Lesse, Froidlieu, Wellin, Auffe, Bure et Masbourg.  

Des pèlerins regroupés par paroisses se rendent en procession à Saint-Hubert.  Par leurs prières, ils demandent la fin des pluies et la venue du bon temps.  Ces processions sont appelées "les croix banales".  Il existe beaucoup d'écrits sur l'organisation et la participation des églises à ces croix banales ce qui permet de dater la fondation d'une église.  

Au 11ème et 12ème siècle, les paroisses primitives se fractionnent en paroisses plus petites appelées "médianes" ou "quartes-chapelles" selon leur importance.  

Le fondateur des filiales peut être différent du patron de l'église-mère.  C'est le fondateur d'une paroisse qui reçoit la dîme.  Certaines paroisses sont fondées par des seigneurs fonciers, d'autres par des seigneurs ecclésiastiques.  Une paroisse entière paie la totalité de la dîme, une paroisse médiane paie la moitié de la dîme et une paroisse quarte-chapelle le quart.  Le fondateur de la paroisse reçoit les deux tiers de la dîme, le curé le reste.  Pour une quarte-chapelle, le curé reçoit la totalité de la dîme.  La dîme frappe principalement les céréales.  Elle est évaluée en muid d'épeautre ou d'avoine.  Le muid, mesure de capacité, variait avec le temps et d'une région à l'autre.  A Rochefort, il vaut 163 litres et à Dinant 187 litres.  Chaque seigneur veut sa paroisse et fonde une église pour s'affranchir de la paroisse primitive.  

Le fondateur d'une paroisse doit donner une portion de terre libre (douaire) sur laquelle est construite l'église, le cimetière, le presbytère et parfois une petite ferme qui subvient au besoin du curé.  Le cimetière entourant l'église est enclos d'un mur afin de souligner cette indépendance.  Plusieurs de ces églises anciennes ont une grosse tour massive servant de donjon défensif.  Citons entre autres les églises de Rochefort et de Serinchamps.  Il est à remarquer que l'histoire paroissiale et l'histoire seigneuriale d'un village sont étroitement liées.  Pour le spirituel, la partie liégeoise et luxembourgeoise de notre région dépend de l'évêché de Liège.  

 

LA REVOLUTION FRANCAISE 

Après les victoires des armées françaises, le pays de Liège est divisé en 26 arrondissements, le 5 octobre 1794.  Celui de Rochefort comprend les localités de Rochefort, Jemelle, Ambly, Wavreille, Bure, Resteigne, Ave, Auffe, Honnay, Revogne, Genimont, Lessive, Lavaux, Eprave, Jamblinne, Laloux, Frandeux, Navaugle, Montgauthier, Buissonville, Forzée, Serinchamps, Haversin, les Basses, Waillet, Havrenne, Rabozée, Sinsin, Deulin, Monville, Focagne, Noiseux, Fronville, Monteuville, Chéoux et Rendeux.  

Le 1er octobre 1795, la Belgique est annexée à la France.  Le territoire de la République est divisé en départements, la Belgique en compte neuf.  Le département de Sambre-et-Meuse dont Namur est le chef-lieu est composé de 24 cantons dont celui de Rochefort.  Le 8 février 1796, le canton de Rochefort inclut les communes de Rochefort, Ciergnon, Hargimont, Eprave, Villers-sur-Lesse, Bure, Buissonville, Frandeux, On, Lessive, Wavreille, Tellin, Montgauthier, Humain, Jemelle, Jamblinne, Han-sur-Lesse et Serinchamps. 

La nouvelle constitution et les nouvelles lois ne laissent presque rien des institutions de l'ancien régime : abolition des dîmes, des droits féodaux, des hautes cours de justice, des cours foncières, des cours féodales, etc.  Le seigneur perd ses droits et son autorité.

Louis-Joseph Poncelet, partisan convaincu de la révolution, est nommé commissaire du Directoire exécutif pour le Canton de Rochefort.  Cet homme se fait l'exécuteur docile des ordres de l'étranger et tient le canton sous sa main de fer.  

Les biens religieux ainsi qu'une bonne partie des avoirs des Comtes de Rochefort sont confisqués par le nouveau pouvoir.  Les églises sont fermées.  Tous les biens confisqués sont vendus à vil prix.  Presque tous les acquéreurs, souvent non-résidents, sont des industriels, des hommes d'affaires ou appartiennent à la bourgeoisie.  Poncelet se rend adjudicataire des fermes sises sur le territoire de Rochefort, du couvent de St-Remy et de bien d'autres propriétés.  

 

LE REGIME HOLLANDAIS

 

Après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815, la Belgique est attachée à la Hollande.  Elle est divisée en neuf provinces.  Le roi Guillaume de Hollande change les limites du canton de Rochefort en 1818.  Les communes de Hargimont, On, Humain sont réunies au canton de Marche.  La commune de Tellin est incorporée au canton de Wellin.  Le canton de Rochefort se voit agrandi des communes de Baillonville, Fronville, Noiseux, Heure, Sinsin, Nettinne, Hogne, Waillet, Ambly, Ave, Auffe, Resteigne et Lavaux-Sainte-Anne.  

En 1826, Jamblinne est uni à Villers-sur-Lesse, Frandeux à Montgauthier, Auffe à Ave sous le nom d'Ave-et-Auffe.  

 

LA REVOLUTION BELGE

 

La représentation de la Muette de Portici, au théâtre de la Monnaie à Bruxelles, le 25 août 1830, déclenche la Révolution belge.  La Belgique est reconnue indépendante le 20 décembre 1830.  Léopold de Saxe-Cobourg prête serment comme roi des Belges le 21 juillet 1831. 

Bibliographie

-  G. Lamotte.  Etude historique sur le comté de Rochefort, 1893.  Namur imprimerie Douxfils.  V. Delvaux successeur.

-  Eugène Nemery.   L'ancien Doyenné de Rochefort des origines à 1559, Monographies n°33, 34, 36, 37 et 39 du Cercle Culturel et Historique de Rochefort, 1982 à 1989.

-  Eugène Nemery.  La Famenne, Histoire d'une région naturelle, 1975.  Editions J. Duculot, S.A. Gembloux.

-  Jules Borgnet.  Cartulaire de la commune de Ciney, 1869.